Vers courts pour longs temps (14)

Terre m’éloigne
Air me pousse
Feu me consume
Eau m’apaise,

Sacs et ressacs
Mon âme bercent,
A la dérive
Naviguent mes pensées
Vers le bord du monde.
Serpent de mer,
Cercle de l’infini
Resserre ton étreinte
Réprime la dissolution
De mon corps usé,
Le chant des fées marines
Engourdit mes tourments
Ma haine et mon désespoir.

Eau m’apaise
Feu me ravive
Air me vivifie
Terre m’accueille,

Scintille une lointaine étoile
Repère dans mes ténèbres,
Phare des égarés
Mes rêves illumine
Vers le centre du monde
L’arbre aux mille feux,
Pilier de l’infini
M’enserre de son étreinte
Redonne le souffle
A mon esprit embrumé,
Le chant des frères apaisés
Allège ma peine
En un fardeau léger.

*****

Toque à la croisée
Petit Homme
Demande asile
Du haut de trois pommes.
Entre sous le toit
Petit Homme
Loge la famille
Nombreuse de joie retrouvée.
Grimpent dans le grenier
Petits Hommes
Dansent le quadrille
Jusqu’à l’aube renaissante.
Protègent le clan
Petits Hommes
Éloignent les maladies
La stérilité et le mauvais œil.
Vénèrent le vert printemps
Petits Hommes
Cultivent l’amour
Pour la prolifique contrée.
Vivent sous le même toit
Petits Hommes, Grands Hommes
Partagent le pain
L’abri et l’amitié.

*****

Frappe le lourd marteau
Tinte la paisible enclume
Drus pleuvent en panache les éclairs.
Dans la montagne désolée
Creusée sur la faille mystérieuse
Du mystique forgeron la souterraine antre
Le feu sacré des entrailles profondes abrite.
Chantantes paroles et sonnants martellements
Façonnent l’inaltérable alliage
Expire en un souffle la vaillante énergie
Dans l’ouvrage douloureusement forgé
Âme en arme, Esprit en outil.
Émane le don des abyssales fournaises
Héritage précieux aux hommes légué
Pratiquent les demi-dieux l’ occulte art
Amis des roches, du feu et des dieux
Animent l’ inerte matière
En une vivante création.

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