Plantes: B.A. BA des préparations médicinales (partie 1)

Dans notre quotidien, les plantes offrent un panel non négligeable d’utilisations (médicales, cosmétiques…) et une alternative satisfaisante aux produits de synthèse. La volonté de se tourner vers le naturel est là, mais des obstacles se dressent rapidement devant notre manque de connaissance et de savoir faire : comment s’y prendre et comment utiliser les plantes aussi simplement que possible ?
Faisons le point sur les diverses préparations à notre disposition, certaines vous paraitront familières d’autres moins.

Préparations simples

1. Plante en poudre

La poudre doit être aussi fine que possible pour libérer ses principes actifs.
Les poudres de plantes se conservent 3 à 4 mois dans un récipient hermétique en verre teinté.

2. Suc de la plante

La plante est réduite en purée avec un presse-fruits, on filtre la pulpe obtenue dans une étamine pour en extraire le suc. Sur plantes fraiches ou cuites.
Les plantes broyées sont utilisées dans l’instant.

3. Plante chaude

La plante est chauffée pendant 2 mn et pressée pour en extraire le liquide.
Les plantes chaudes sont utilisées dans les instants qui suivent.

Préparations aqueuses


4.L’infusion

Sûrement la plus ancienne et la plus simple utilisation des plantes. Elle se fait à partir des parties « tendres » de la plante : feuilles, fleurs, bourgeons… lesquelles sont mises à tremper dans l’eau bouillante pendant 5 à 10 mn (hors feu) et sont ensuite retirées.
Les infusions sont conservées au frais et doivent être consommées le jour même.

5. La décoction

Pour extraire les principes actifs des parties un peu plus résistantes des plantes (racines, écorces, tiges, baies…), il faut une méthode un peu plus énergique. La plante sèche ou fraiche doit être coupée en petits morceaux. Elle est mise dans une casserole d’eau froide et portée à ébullition puis laissée frémir pendant 20 à 30 mn jusqu’à réduction d’un tiers. On filtre ensuite.
Les décoctions peuvent se conserver jusqu’à 48 heures, au frais, dans un récipient fermé.

6. La macération

Pratiquée sur certaines plantes dont les principes actifs se dégradent à la chaleur, elle consiste à laisser macérer une nuit les plantes dans de l’eau. On filtre ensuite.
Les macérations peuvent se conserver jusqu’à 48 heures, au frais, dans un récipient fermé.

Préparations aqueuses et graisseuses

7. La crème

A base à la fois d’eau et de matières grasses en émulsion, elle permet, contrairement à onguent, une pénétration dans l’épiderme. On fait fondre au bain-marie la cire, on ajoute de la glycérine, de l’eau et la plante sans cesser de remuer, il faut laisser frémir 3 heures. On filtre puis on remue doucement sans s’arrêter jusqu’à refroidissement et épaississement. Avec une spatule, on remplit ensuite les pots que l’on visse.
Les crèmes se conservent jusqu’à 3 mois au réfrigérateur, dans des pots en verre teinté, stérilisés et hermétiques.

Préparations huileuses

8. L’Huile médicinale (*)

L’eau est ici remplacée par de l’huile végétale de qualité (tournesol, olive ou autre). La plante hachée et l’huile sont mises à chauffer au bain-marie, dès que la préparation frémit, il faut couvrir et laisser frémir pendant 2 à 3 heures, puis laisser refroidir et filtrer au-dessus d’un bocal avec une étamine, bien presser le contenu de l’étamine.
On peut également préparer l’huile médicinale à froid en faisant macérer la plante avec l’huile pendant plusieurs semaines dans un bocal non teinté. La lumière permet la libération des principes actifs de la plante. Le bocal rempli (mettre en premier les plantes ensuite l’huile) est fermé puis secoué. On l’entrepose dans un endroit ensoleillé pendant les 2 à 6 semaines suivantes. Ensuite le contenu est filtré avec une étamine dans un bocal en pressant bien l’étamine pour extraire tout le liquide.
Les huiles médicinales se conservent un an dans une bouteille stérile teintée fermée hermétiquement.

9. L’onguent

À base d’huile ou de tout autre corps gras, on y ajoute de la plante coupée finement. Il pénètre très peu dans l’épiderme. On fait fondre de l’huile végétale, de la vaseline ou de la cire au bain-marie, la plante y est ajoutée en fins morceaux. On laisse frémir 15 mn en remuant. Le mélange doit être filtré dans une étamine au-dessus d’un bocal, bien presser l’étamine. On les verse ensuite dans des pots quand il est encore liquide afin qu’il se solidifie ensuite à l’intérieur. On remet le couvercle sans trop serrer, on ne visse qu’après totalement durcissement.
La texture des onguents dépend de la matière grasse utilisée : crémeux à base de cire ou solide à base d’huile.
Les onguents se conservent 3 mois dans des pots en verres teintés, stérilisés et bien fermés.

Préparations alcooliques

10. La teinture

La plante macère ici dans l’alcool ce qui permet aux substances actives de se dissoudre facilement ce qui rend la préparation bien plus efficace que les préparations aqueuses. Il convient de choisir un alcool « naturel » comme la vodka ou tout alcool à 60 % Vol ou rhum et de laisser de côté l’alcool industriel dénaturé (méthylique) ou à 90 % Vol (isopropylique).
On place la plante dans un bocal en verre que l’on recouvre d’alcool. On ferme puis agite le bocal que l’on stocke dans un endroit frais et sombre pendant plusieurs jours (10 à 14 jours). Le bocal doit être agité tous les deux jours au moins. À l’aide d’un sac en tulle ou nylon, filtrer le contenu du bocal au-dessus d’un récipient en pressant bien le sac.
Les teintures se conservent 2 ans dans une bouteille stérile en verre teinté dans un endroit frais et sombre.

11. Le vin

Dans un récipient en verre ou céramique muni d’un robinet à la base (de préférence), on y place les plantes que l’on recouvre de vin rouge ou blanc (elles ne doivent pas être au contact de l’air par risque de moisissure) puis on referme bien. On agite le tout. Le vin doit se faire pendant 2 semaines, puis presser et filtrer.
Les vins se conservent de 3 à 4 mois au frais, dans une bouteille stérile.

(*) Les huiles médicinales ne sont pas des huiles essentielles

Mises en garde : Renseignez-vous sur les plantes à utiliser quelle que soit la préparation que vous utilisez : certaines plantes ou parties de plantes peuvent être toxiques, allergènes, certaines ne conviennent pas aux femmes enceintes, aux enfants, aux personnes âgées ou aux animaux. D’autres peuvent être contre-indiquées en cas de prise de médicaments conventionnels, encore une fois renseignez-vous !
Tous les récipients de stockage doivent être préalablement stérilisés afin d’assurer une plus longue conservation des préparations.
Il convient de respecter les dosages consciencieusement.

L’article suivant vous présentera d’autres préparations issues de celles-ci ainsi que leurs actions …

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2 réflexions au sujet de « Plantes: B.A. BA des préparations médicinales (partie 1) »

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